Adieu vieux cahier !
Cher Journal, trois jours sans toi et j’me sens tout déboussolé. Ca m’a manqué de pas t’avoir parlé. C’est drôle ce besoin de confess. P’t-être un reste de mon éducation catho. C’est pas que ma vie soit belle à en faire une pub. Non. Plutôt une envie de m’raconter en solo avant de me flinguer.
Voilà en tout cas que je t’retrouve ici, aujourd’hui. Pas facile, à la pensée de mes habitudes : te tenir entre mes mains, te feuilleter, voir en toi le résumé de mon passé et repenser à tout le temps qu’on a fait ensemble, c’était de plaisants plaisirs. Je t’avais même paré, j’m’en souviens, de deux, trois croquis des fois, juste comme ça. Sans vraie raison. Mais je vais m’y faire. J’suis pas inquiet. D’ailleurs, j’imaginais que j’aurais eu le goût d’une trahison et maintenant que j’débute, ça me plaît bien cette idée de partager avec les anonymos mes faits et gestes. Y doit y avoir une part de moi qui me pousse à cette expo publique (la nature sans doute, bien sûr, -toujours la Nature !). Et puis, d’avance, je suis consolé en me disant qu’au fond, je t’reste fidèle car j’ai pas l’intention de changer ma parleure. Et encore moins mes opinions. Et pas question non plus de délayer des historiettes qui satisfassent les féminins.
Allez, on y va, le vieux cahier, je l’range sous mon pieux. Je m’lance.